É.-U. 2004. Drame de Michael Radford avec Al Pacino, Jeremy Irons, Joseph Fiennes. À Venise en 1596, un armateur emprunte une importante somme d'argent à un usurier juif qui exige une livre de sa chair en cas de non-remboursement. Première adaptation cinématographique de la pièce la plus controversée de Shakespeare. Contexte historique bien établi. Style sombre et quelque peu empesé. Interprétation solide d'A. Pacino.
À Venise en 1596, un armateur emprunte une importante somme d'argent à un usurier juif qui exige une livre de sa chair en cas de non-remboursement. Première adaptation cinématographique de la pièce la plus controversée de Shakespeare. Contexte historique bien établi. Style sombre et quelque peu empesé. Interprétation solide d'A. Pacino.
Considérée comme une oeuvre ouvertement antisémite, THE MERCHANT OF VENICE n'est pas la pièce la plus prisée du répertoire de William Shakespeare. Le réalisateur anglais Michael Radford en propose d'ailleurs la toute première adaptation cinématographique, si l'on excepte quelques rares productions télévisuelles. En établissant avec clarté le contexte historique entourant la marginalisation des juifs dans l'Italie du XVIe siècle - ils étaient confinés à des ghettos et devaient porter un chapeau rouge pour s'identifier - Radford illustre mieux les motivations du personnage de Shylock. Il évite ainsi de démoniser cet usurier, victime du mépris des chrétiens qui le sollicitent pourtant en cachette. Même si l'action se déroule en partie à Venise et que la pièce comporte quelques éléments comiques et bien des imbroglios de nature sentimentale, le film s'impose surtout par ses aspects lugubres et ses intérieurs sombres, donnant à l'ensemble une allure quelque peu empesée. On en vient même à regretter l'approche plus flamboyante qu'aurait pu lui insuffler un Kenneth Branagh. Conscient du mépris qu'inspire la figure de Shylock, Al Pacino en propose une interprétation nuancée. Jeremy Irons et Joseph Fiennes réussissent quant à eux à ne pas se laisser éclipser par le célèbre acteur américain.
Texte : André Lavoie