Fr. 2004. Drame psychologique de Ismaël Ferroukhi avec Nicolas Cazale, Mohamed Majd, Jacky Nercessian. Le fils cadet d'une famille d'immigrés marocains établie en France est contraint d'accompagner son père islamiste en pèlerinage à La Mecque. Road movie explorant avec justesse les relations père-fils. Portrait nuancé des rituels de l'islam. Paysages d'une grande puissance évocatrice. Interprétation convaincante.
Le fils cadet d'une famille d'immigrés marocains établie en France est contraint d'accompagner son père islamiste en pèlerinage à La Mecque. Road movie explorant avec justesse les relations père-fils. Portrait nuancé des rituels de l'islam. Paysages d'une grande puissance évocatrice. Interprétation convaincante.
Ce premier long métrage du cinéaste français d'origine marocaine Ismaël Ferroukhi possède de nombreux aspects autobiographiques. Par contre, le réalisateur n'a jamais pris part au long périple de son père jusqu'à la Mecque, ce qui lui permet de donner à son récit une forme plus poétique, allant jusqu'à insérer des personnages de nature fantomatique. Ce huis clos sur fond de paysages d'une grande puissance évocatrice, rappelant les meurtrissures de la guerre ou la solitude liée aux étendues désertiques, favorise le rapprochement de deux personnages différents, voire hostiles, mais liés par le sang. Leurs incompréhensions s'aplanissent pour laisser place à un véritable dialogue père-fils, toujours d'une grande pudeur. La figure paternelle que compose avec force l'acteur marocain Mohamed Majd, aux abords détestables, s'humanise à mesure que progresse ce difficile pèlerinage. Pour le spectateur non musulman, ce personnage possède parfois les allures d'un guide, décrivant les rituels de sa religion et confiant les convictions profondes qui animent sa foi. Le contraste est saisissant avec Réda, d'une nature rebelle, solidement adapté à sa terre d'accueil, qui illustre avec acuité l'écart séparant deux membres d'une même famille.
Texte : André Lavoie