É.-U. 2004. Thriller de Jonathan Demme avec Denzel Washington, Liev Schreiber, Meryl Streep. Un militaire découvre qu'un candidat à la vice-présidence des États-Unis serait sous l'emprise hypnotique d'une mystérieuse organisation. Remake intelligemment actualisé d'un classique de 1962. Suspense paranoïaque habilement troussé. Intrigue un peu alambiquée. Grande maîtrise technique. Très bonne distribution.
Un militaire découvre qu'un candidat à la vice-présidence des États-Unis serait sous l'emprise hypnotique d'une mystérieuse organisation. Remake intelligemment actualisé d'un classique de 1962. Suspense paranoïaque habilement troussé. Intrigue un peu alambiquée. Grande maîtrise technique. Très bonne distribution.
En s'attaquant à ce remake du classique de 1962 réalisé par John Frankenheimer, Jonathan Demme et ses scénaristes ont dû en réactualiser les thèmes, puisque le film original se situait en pleine guerre froide. Ici, le «péril communiste» est astucieusement remplacé par la menace que pose la puissance des grandes entreprises américaines portées sur la corruption du pouvoir politique. Moins insolite que son prédécesseur, le film de Demme joue davantage la carte du suspense paranoïaque en misant surtout sur le point de vue du personnage du major Marco, qui cherche à élucider le mystère au coeur du récit, et un peu moins sur la relation trouble entre Raymond Shaw et sa mère machiavélique. Les auteurs contrôlent habilement les nombreuses intrications de l'intrigue, même si celle-ci s'avère parfois un peu alambiquée dans sa construction. Chose certaine, on a intérêt à suivre attentivement le récit pour ne pas risquer de s'y perdre en chemin. Heureusement, la maîtrise technique et esthétique de Demme ne se dément jamais, ce qui contribue beaucoup à captiver l'attention du spectateur et à le garder en état d'alerte. Une musique inquiétante à souhait et une distribution de classe (Meryl Streep est particulièrement remarquable) viennent compléter la réussite de ce thriller de politique-fiction sophistiqué.
Texte : Martin Girard