Serb. 2004. Comédie dramatique de Emir Kusturica avec Slavko Stimac, Natasa Solak, Vesna Trivalic. Au moment où la guerre éclate en Bosnie, un Serbe tombe amoureux d'une otage musulmane dont il a la garde. Fable truculente dénonçant l'absurdité de la guerre. Flot presque incessant d'images baroques, de musiques festives et de situations paroxystiques. Mise en scène exubérante. Interprétation colorée.
Au moment où la guerre éclate en Bosnie, un Serbe tombe amoureux d'une otage musulmane dont il a la garde. Fable truculente dénonçant l'absurdité de la guerre. Flot presque incessant d'images baroques, de musiques festives et de situations paroxystiques. Mise en scène exubérante. Interprétation colorée.
Fidèle à lui-même, Emir Kusturica signe un nouveau film qui se signale par l'exubérance de sa mise en scène, poussée d'ailleurs à un tel extrême qu'on croirait la caméra posée sur un cheval fou. En outre, le réalisateur d'UNDERGROUND s'emploie plus que jamais à canarder le spectateur d'une salve soutenue d'images baroques, de musiques festives et de situations paroxystiques, en particulier dans la première moitié du film, chaotique à souhait, quitte à créer une surdose. Sans compter que Kusturica en vient à se plagier lui-même, notamment dans l'utilisation d'un bestiaire loufoque et lors d'une séquence onirique qui semble un peu gratuite. Par ailleurs, cette fable truculente qui dénonce l'absurdité de la guerre souffre d'une contestable neutralité politique. Néanmoins, dès l'arrivée de l'otage musulmane dans le village, l'intrigue bénéficie d'un second souffle et bifurque vers une tragicomédie dans laquelle se succèdent des moments tendres et désespérés d'un grand humanisme. Enfin, comme dans tous les films de l'auteur du TEMPS DES GITANS, le récit est truffé de personnages hors série qui inspirent aux comédiens un jeu des plus colorés.
Texte : Jean Beaulieu