É.-U. 2004. Drame psychologique de Tod Williams avec Jeff Bridges, Jon Foster, Kim Basinger. Un étudiant devenu l'assistant d'un auteur de livres pour enfants s'éprend de l'épouse de ce dernier et découvre alors une tragédie familiale. Récit languissant mais complexe sur le plan psychologique, adapté d'un roman de John Irving. Absence de sentimentalisme. Réalisation statique. Quelques ruptures de ton. Interprètes nuancés.
Un étudiant devenu l'assistant d'un auteur de livres pour enfants s'éprend de l'épouse de ce dernier et découvre alors une tragédie familiale. Récit languissant mais complexe sur le plan psychologique, adapté d'un roman de John Irving. Absence de sentimentalisme. Réalisation statique. Quelques ruptures de ton. Interprètes nuancés.
Cette cinquième adaptation d'un roman de John Irving vient confirmer que cet auteur est toujours aussi difficile à transposer au cinéma, de par sa propension à multiplier les intrigues et à développer des histoires dans l'histoire, à la manière des poupées russes. Ainsi, le roman «A Widow for One Year» décrit trois étapes distinctes dans la vie de l'écrivaine Ruth Cole, alors que le film n'illustre que la partie où ses parents se séparent quand elle a 4 ans. Quant au titre THE DOOR IN THE FLOOR, il provient d'une nouvelle écrite par son père, qui devient la métaphore centrale du film. Bien que l'approche soit sérieuse et assez complexe sur le plan psychologique, le récit demeure languissant et plutôt terne, surtout à cause d'une réalisation qui manque de vigueur. Ce statisme permet cependant de concentrer l'attention sur le jeu nuancé des trois principaux acteurs. Jeff Bridges et Kim Basinger nous font ressentir le désarroi et l'agonie d'un couple qui n'a jamais accepté la mort tragique de ses fils, alors que Jon Foster passe avec subtilité de l'adolescent naïf au jeune homme meurtri mais endurci par ses expériences. Il faut saluer l'absence de sentimentalisme ainsi qu'une belle audace dans le traitement des scènes érotiques, ce qui ne rachète toutefois pas certains relâchements narratifs et l'étonnante rupture de ton dans le dernier tiers du film.
Texte : André Caron