Arg. 2004. Drame de moeurs de Lucrecia Martel avec Maria Alché, Mercedes Moran, Carlos Belloso. Une adolescente s'éprend d'un médecin venu assister à un congrès dans un hôtel administré par sa mère divorcée. Parabole religieuse diluée dans un récit tortueux. Quelques observations fort valables. Réalisation sobre et claustrophobique. Interprétation nuancée.
Une adolescente s'éprend d'un médecin venu assister à un congrès dans un hôtel administré par sa mère divorcée. Parabole religieuse diluée dans un récit tortueux. Quelques observations fort valables. Réalisation sobre et claustrophobique. Interprétation nuancée.
Cette parabole religieuse donne lieu à quelques moments troubles assez intéressants, mais ce propos audacieux est parfois dilué dans un récit tortueux qui risque de laisser plusieurs spectateurs perplexes. La réalisatrice pèche souvent par excès de subtilité et s'enlise dans le non-dit, au point de pratiquement évacuer son sujet. Elle met en scène une situation qui pourrait aisément devenir explosive, mais elle refuse tout compromis qui permettrait au spectateur de comprendre exactement le résultat des actions posées par ses personnages. Il n'est jamais clairement affirmé ce que recherche exactement l'adolescente: veut-elle se sacrifier pour absoudre le péché de ce médecin ou est-elle simplement attirée par lui? Cette question ambivalente devient un enjeu prenant pendant les deux tiers du film, pour donner lieu vers la fin à un soudain quiproquo qui termine le tout abruptement, sans véritable résolution. Cette déroute métaphysique est illustrée par une réalisation sobre et claustrophobique, presque figée dans le temps, qui recèle quelques observations fort valables sur les moeurs et la culture d'une société très stricte. L'interprétation se révèle fort nuancée.
Texte : André Caron