Can. 2004. Drame fantastique de Daniel Roby avec Marc Paquet, Marianne Farley, Frédéric Pierre. Un étudiant tombe amoureux d'une jeune femme rousse au tempérament sauvage, dont la famille recèle de troublants secrets. Éléments fantastiques introduits progressivement dans un contexte réaliste. Trame narrative un peu mince. Climat insolite réussi. Réalisation habile malgré des moyens limités. Interprétation naturelle.
Un étudiant tombe amoureux d'une jeune femme rousse au tempérament sauvage, dont la famille recèle de troublants secrets. Éléments fantastiques introduits progressivement dans un contexte réaliste. Trame narrative un peu mince. Climat insolite réussi. Réalisation habile malgré des moyens limités. Interprétation naturelle.
Avant de tomber vers la fin dans le Grand-Guignol, de façon d'ailleurs un peu regrettable, ce premier long métrage de Daniel Roby privilégie la création d'un climat insolite fort réussi. Le scénario introduit progressivement les éléments fantastiques, par touches souvent allusives, à l'intérieur d'une histoire d'amour émaillée d'intéressantes observations psychologiques et de moeurs. Le tout est campé dans un contexte très urbain où les manifestations du surnaturel s'exercent en secret sous le couvert du quotidien le plus ordinaire. Préférant jouer la carte du mystère tenace plutôt que celle de l'action et de l'horreur à tout prix, le réalisateur et son coscénariste ont tendance à dilater un peu trop le fil ténu de ce suspense tantôt surprenant, tantôt prévisible. Chose certaine, une des particularités de cette histoire est son discours ambigu sur la présumée supériorité de certaines races, lequel saura à lui seul alimenter bien des débats. Tirant le meilleur parti possible d'un budget modeste, Roby joue la carte de la sobriété et du réalisme dans sa réalisation. Ce qui ne l'empêche pas d'injecter ici et là quelques touches réussies de stylisation dans la mise en images et le montage. Les interprètes livrent des performances convaincantes et bien senties, qui profitent notamment du naturel des dialogues.
Texte : Martin Girard