É.-U. 2004. Comédie dramatique de Kevin Smith avec Ben Affleck, Liv Tyler, Raquel Castro. Devenu en peu de temps veuf et chômeur, un riche publicitaire new-yorkais se voit forcé de retourner vivre chez son père avec sa fillette. Récit plutôt sympathique sur les rapports père-fille, mais cédant parfois à la mièvrerie. Réalisation impersonnelle. Interprétation assez vivante.
Devenu en peu de temps veuf et chômeur, un riche publicitaire new-yorkais se voit forcé de retourner vivre chez son père avec sa fillette. Récit plutôt sympathique sur les rapports père-fille, mais cédant parfois à la mièvrerie. Réalisation impersonnelle. Interprétation assez vivante.
Après avoir signé une série de comédies au ton ironique et parfois impertinent (CLERKS, MALLRATS, CHASING AMY, DOGMA), Kevin Smith prend visiblement de l'âge avec JERSEY GIRL. Son désir d'explorer le thème de la paternité est tout à fait légitime, surtout qu'il en profite pour égratigner au passage ceux dont l'ambition dévorante les éloigne de leur progéniture. Ses nobles intentions n'en demeurent pas moins chargées d'une mièvrerie agaçante, son récit, au demeurant sympathique, se transformant parfois en tableau idyllique aux contours très conservateurs. On y trouve quand même quelques touches d'humour pimentées d'allusions sexuelles, seule marque distinctive de l'univers du cinéaste devenu pratiquement invisible dans ce film réalisé de manière tout à fait impersonnelle. JERSEY GIRL devait mettre en évidence le couple vedette Ben Affleck et Jennifer Lopez, mais l'échec cuisant de GIGLI a forcé Smith à retarder la sortie de son film et à diminuer à sa partie congrue la présence de Lopez. La performance de celle-ci s'avère de toute façon criarde et sans nuances, contrairement à celles de la petite Raquel Castro et de Liv Tyler, qui offrent à cette histoire ses moments les plus touchants. À leurs côtés, Affleck fait plutôt pâle figure, plus crédible en jeune loup ambitieux qu'en bon père de famille.
Texte : André Lavoie