Can. 2004. Documentaire de Carl Leblanc . L'ancien attaché commercial britannique James Richard Cross se souvient des circonstances de son enlèvement par le FLQ en octobre 1970. Leçon d'histoire rigoureuse utilisant de façon éloquente différents documents d'archives. Tension dramatique dans certains passages. Quelques éléments redondants. Témoignages éclairants et parfois émouvants.
L'ancien attaché commercial britannique James Richard Cross se souvient des circonstances de son enlèvement par le FLQ en octobre 1970. Leçon d'histoire rigoureuse utilisant de façon éloquente différents documents d'archives. Tension dramatique dans certains passages. Quelques éléments redondants. Témoignages éclairants et parfois émouvants.
Carl Leblanc et Luc Cyr ont conçu plusieurs documentaires sur l'histoire politique du Québec, dont «Le Chemin du Roy», évocation de la visite du général De Gaulle en 1967, et «Canada By Night», compte rendu minutieux de la désormais célèbre "Nuit des longs couteaux" de 1981. Pour leur premier long métrage, Leblanc et Cyr abordent un épisode traumatisant de l'histoire québécoise récente, la crise d'octobre 1970, telle que vécue par une des plus grandes victimes de ces tristes événements. Après un début plutôt lent, le film entre dans le vif du sujet, livrant une passionnante leçon d'histoire grâce à une utilisation éloquente des documents d'archives. Fidèles à leur méthode, les auteurs décrivent avec rigueur la chronologie des événements, conférant à certains passages une réelle tension dramatique. Au fil des témoignages, souvent éclairants et parfois émouvants, on apprend une foule de détails étonnants, dont les origines irlandaises de James Cross. D'une part, cette révélation laisse entendre que le FLQ aurait pu trouver un meilleur symbole de l'impérialisme britannique. D'autre part, elle fournit au film sa scène la plus inspirée, tant au plan psychologique que visuel. Il en ressort un portrait attachant et nuancé de Cross, qui aurait toutefois gagné à être plus resserré, les dernières minutes apparaissant plutôt redondantes.
Texte : Louis-Paul Rioux