L’AVIS DE MEDIAFILM

Avec ce portrait d'un homme qui projette une image d'impétuosité et de volonté à toute épreuve, tout en étant rongé par des démons intérieurs, Martin Scorsese offre une intéressante étude de caractère se déployant sur une riche toile de fond consacrée à l'Amérique des années 1930 et 40. Comme dans la plupart des films du même genre, le scénario n'évite pas le piège de la structure épisodique, mais les situations s'enchaînent avec fluidité et ont un indéniable effet cumulatif sur l'approfondissement psychologique de ce personnage aux fascinantes contradictions. Si le portrait de Hughes en tant que producteur hollywoodien demeure plutôt schématique, ses exploits dans le domaine de l'aviation sont illustrés avec une verve contagieuse et donnent lieu à des scènes mémorables, notamment un crash hallucinant dans un quartier de Beverly Hills. Quant au volet sentimental, plutôt conventionnel, il bénéficie surtout du jeu pétulant de Cate Blanchett dans le rôle de Katharine Hepburn. Visuellement, le film est un plaisir de tous les instants avec sa direction artistique opulente, ses couleurs chatoyantes et ses prises de vue souvent inventives. Presque toujours à l'écran, Leonardo DiCaprio est à la hauteur du défi que représente ce rôle-titre qu'il assume avec toutes les nuances et l'énergie souhaitées.

Texte : Martin Girard