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Innocence

Fr. 2004. Conte de Lucile Hadzihalilovic avec Zoé Auclair, Bérangère Haubruge, Hélène de Fougerolles. Une année dans la vie de jeunes filles qui apprennent la danse classique dans un internat coupé du reste du monde où règne une atmosphère mystérieuse. Histoire insolite au climat onirique. Curieux mélange de paix bucolique et de menace sourde. Nombreux éléments symboliques sur l'éveil sexuel féminin. Réalisation raffinée. Interprétation assez naturelle.

Général
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Innocence (Innocence)

Général Général

Fr. 2004. Conte de Lucile Hadzihalilovic avec Zoé Auclair, Bérangère Haubruge, Hélène de Fougerolles.

Une année dans la vie de jeunes filles qui apprennent la danse classique dans un internat coupé du reste du monde où règne une atmosphère mystérieuse. Histoire insolite au climat onirique. Curieux mélange de paix bucolique et de menace sourde. Nombreux éléments symboliques sur l'éveil sexuel féminin. Réalisation raffinée. Interprétation assez naturelle.

Au milieu d'une forêt, près d'un lac, se dresse un internat où l'on enseigne la danse classique et les sciences naturelles à des jeunes filles. Un jour, on y dépose un cercueil, autour duquel s'attroupent quelques fillettes. Elles ouvrent le couvercle pour libérer Iris, une nouvelle élève de cinq ans, qui sera vite initiée aux règles rigides de ce lieu coupé du reste du monde. D'abord déboussolée par cet endroit étrange qui semble receler de sombres secrets, Iris s'adapte avec le temps. Elle est prise en charge par Bianca, douze ans, qui la délaisse cependant chaque soir pour se rendre à un mystérieux rendez-vous au bout d'un sentier dans la forêt. À la fin de l'année, les aînées ayant atteint la puberté quittent l'école en prenant un train souterrain qui les emmène vers un nouvel établissement.

L’AVIS DE MEDIAFILM

Cette histoire insolite qui se déroule en vase clos a été librement adaptée d'une nouvelle peu connue écrite en 1888 par l'auteur allemand Frank Wedekind. Le récit baigne dans un climat onirique qui induit chez le spectateur un sentiment d'angoisse sourde fondée sur l'attente d'une révélation que la cinéaste prend un malin plaisir à repousser, notamment au moyen de scènes indûment étirées. Tout cela pour évoquer, en termes parfois symboliques, l'éveil sexuel des jeunes filles et ses implications et conséquences possibles (séduction, procréation, répression). Comme le suggère l'idée du cercueil dans lequel les fillettes sont emmenées à l'internat, celles-ci se retrouvent dans une sorte de paradis aseptisé, un au-delà où elles sont privées de volonté propre, où on leur demande de devenir des anges. Un processus d'initiation que la réalisatrice évoque avec un mélange de douceur et de menace, de lumière et de ténèbre. Oeuvre éminemment allusive, INNOCENCE mise sur une création d'atmosphère assez envoûtante. Mais, en raison d'un certain hermétisme, le film risque de frustrer certains spectateurs, alors que d'autres se laisseront volontiers charmer par son style raffiné. À noter la richesse du traitement sonore qui joue sur un mélange de sons naturels (vent, pluie, oiseaux) et de basses fréquences menaçantes dans la veine des films de David Lynch. Les interprètes jouent avec assez de conviction.

Texte : Martin Girard

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