Fr. 2004. Science-fiction de Enki Bilal avec Linda Hardy, Thomas Kretschmann, Charlotte Rampling. À New York, en 2095, le dieu Horus doit, pour conserver son immortalité, s'approprier un corps humain et féconder une mutante. Scénario labyrinthique adapté de deux oeuvres du réalisateur-bédéiste. Hallucinante fresque rétro-futuriste. Décors impressionnants produits par images de synthèse. Réalisation d'une froideur clinique. Interprétation un peu désincarnée.
À New York, en 2095, le dieu Horus doit, pour conserver son immortalité, s'approprier un corps humain et féconder une mutante. Scénario labyrinthique adapté de deux oeuvres du réalisateur-bédéiste. Hallucinante fresque rétro-futuriste. Décors impressionnants produits par images de synthèse. Réalisation d'une froideur clinique. Interprétation un peu désincarnée.
Dieux, extraterrestres, mutants et humains se disputent l'univers de cette hallucinante fresque rétro-futuriste signée Enki Bilal. Pour son troisième long métrage, sans aucun doute plus accompli que BUNKER PALACE HOTEL (1989) et TYKHO MOON (1996), le réalisateur-bédéiste a eu recours à toute la palette des trucages numériques de pointe (courtoisie de la société Duboi, créateur des effets spéciaux du FABULEUX DESTIN D'AMÉLIE POULAIN et du PACTE DES LOUPS, entre autres) pour tenter de reproduire sur grand écran la patine glaciale de ses dessins. Et il y parvient à merveille. Seulement, devant l'étalement de toute cette virtuosité technique et picturale, l'action semble se figer, tout comme les passions ardentes que l'intrigue est censée susciter. Le scénario, labyrinthique à souhait et adapté de deux des oeuvres les plus célèbres de l'auteur, se révèle très touffu. Les comédiens, à part Linda Hardy dans le rôle de la mutante, semblent en état d'apesanteur tellement ils ont l'air dominé par les impressionnants décors de ce Manhattan pixellisé ainsi que par la froideur clinique de la mise en scène. Par contre, au rayon du dépaysement, le spectateur est plus que servi.
Texte : Jean Beaulieu