L’AVIS DE MEDIAFILM

Pour notre plus grand plaisir, les créateurs de SOUTH PARK poursuivent leur oeuvre de subversion. Cette fois, ils se livrent à une satire irrévérencieuse de la guerre au terrorisme enclenchée par l'administration Bush, sous forme d'une parodie débridée des films d'action tapageurs à la Jerry Bruckheimer, mais dans laquelle les personnages sont incarnés par des marionnettes, du type de celles que l'on retrouvait dans THE THUNDERBIRDS. En plus de constituer un exploit technique relevé haut la main (les décors à l'échelle sont très impressionnants), ce choix artistique donne lieu à plusieurs moments cocasses, compte tenu du peu de flexibilité de ces pantins aux cordes bien visibles. Ponctué de chansons hilarantes, le récit est mené tambour battant, regorgeant de clins d'oeil à James Bond, THE MATRIX, KILL BILL ainsi qu'aux Monty Python. Or, si le film épingle l'arrogance et le peu de respect des troupes américaines pour les cultures étrangères, de même que les rêves de grandeur du tyran nord-coréen, les tenants de la gauche sont tout autant ridiculisés, bien que chaque camp soit renvoyé dos à dos dans un désopilant discours final aux métaphores sexuelles d'une extrême vulgarité. Néanmoins, ce message politique ambigu, ainsi que quelques facilités et gags répétitifs, émoussent quelque peu ce jouissif jeu de massacre.

Texte : Louis-Paul Rioux