Can. 2004. Comédie satirique de Pierre Falardeau avec Julien Poulin, Yves Trudel, Jacques Allard. Après avoir été une star internationale du rock, un personnage ringard et réactionnaire se hisse à la tête d'un empire médiatique. Scénario décousu cultivant un humour grotesque et rarement efficace. Charge satirique simpliste contre les médias et la classe politique. Réalisation bâclée. Rythme déficient. Interprétation caricaturale.
Après avoir été une star internationale du rock, un personnage ringard et réactionnaire se hisse à la tête d'un empire médiatique. Scénario décousu cultivant un humour grotesque et rarement efficace. Charge satirique simpliste contre les médias et la classe politique. Réalisation bâclée. Rythme déficient. Interprétation caricaturale.
Même si la précédente aventure d'Elvis Gratton, MIRACLE À MEMPHIS, a été très mal accueillie par la critique, le film est parvenu néanmoins à trouver un large public. Ce succès a convaincu Pierre Falardeau et ses producteurs de mettre en chantier un troisième volet, qui ne cherche pas à changer une formule que d'aucuns trouvent gagnante. Falardeau y va donc d'une nouvelle charge intempestive contre l'establishment politique (fédéraliste, bien entendu) et les médias. La convergence devient ici la principale bête noire du réalisateur, qui s'attaque aussi aux journalistes télévisuels, dont le métier est traîné dans la boue, pour ne pas dire dans la merde. Or, même en admettant que certaines observations satiriques soient pertinentes, le traitement grossièrement caricatural privilégié par Falardeau rend l'ensemble plus grotesque que significatif ou éclairant. Lorsque la hargne et le mépris tiennent lieu de seul angle de réflexion sur un sujet, le résultat peut difficilement convaincre. Plutôt décousu, le scénario contient quelques rares gags ingénieux, que l'auteur vient gâcher plus souvent qu'autrement par sa mise en scène bâclée et son montage dépourvu du plus élémentaire sens du rythme. Julien Poulin est égal à lui-même dans le rôle d'Elvis Gratton.
Texte : Martin Girard