Fr. 2004. Film d'essai de Patrice Leconte . Différentes tranches de vie urbaine et rurale saisies sur le vif au Cambodge. Vision impressionniste, dénuée de commentaires, d'un pays et de ses gens. Suite de séquences superposées à une trame musicale et vocale emphatique. Absence de ligne directrice précise. Photographie léchée. Montage fluide. Certains passages artificiels.
Différentes tranches de vie urbaine et rurale saisies sur le vif au Cambodge. Vision impressionniste, dénuée de commentaires, d'un pays et de ses gens. Suite de séquences superposées à une trame musicale et vocale emphatique. Absence de ligne directrice précise. Photographie léchée. Montage fluide. Certains passages artificiels.
Bien malin qui aurait prédit que le réalisateur des BRONZÉS, de MONSIEUR HIRE et de RIDICULE aurait un jour signé un film aussi personnel et décalé du reste de son oeuvre. Cela dit, le croisement de deux coups de coeur de Patrice Leconte (l'exotisme séduisant de l'Extrême-Orient et une musique emphatique aux forts accents slaves) apparaît somme toute incongru. Contrairement à certains documentaires de facture semblable (BARAKA, KOYAANISQATSI), DOGORA, malgré le refus de l'auteur de toute caméra cachée ou mise en scène, ne semble pas investi d'une ligne directrice précise. Sa qualité formelle irréprochable (images léchées mais pas trop cartes postales, montage fluide) ne peut masquer l'artificialité de quelques passages. Même si cette vision impressionniste, dénuée de commentaires, d'un pays et de ses gens se laisse agréablement regarder, il n'en demeure pas moins que la plupart des scènes sont tournées au téléobjectif et que l'opulence des moyens techniques (le 35 mm et le format scope) pose un problème d'ordre moral par rapport à l'humilité des sujets captés. Aussi, pour en savoir plus sur le Cambodge, son histoire et ses luttes, mieux vaut ouvrir ses yeux du côté des films de Rithy Panh.
Texte : Jean Beaulieu