É.-U. 2004. Drame musical de Irwin Winkler avec Kevin Kline, Ashley Judd, Jonathan Pryce. Au jour de sa mort, le compositeur américain Cole Porter revoit les grands moments de sa vie sentimentale et de sa florissante carrière. Biographie soignée mais au scénario plutôt anecdotique. Mise en scène élégante. Numéros musicaux réussis. Interprétation nuancée de K. Kline.
Au jour de sa mort, le compositeur américain Cole Porter revoit les grands moments de sa vie sentimentale et de sa florissante carrière. Biographie soignée mais au scénario plutôt anecdotique. Mise en scène élégante. Numéros musicaux réussis. Interprétation nuancée de K. Kline.
Profitant d'un regain de vitalité de la comédie musicale grâce aux succès de MOULIN ROUGE et de CHICAGO, Irwin Winkler rend hommage au célèbre compositeur américain Cole Porter, dont les chansons («Anything Goes», «Love For Sale», etc.) semblent indémodables. À l'opposé, DE-LOVELY affiche un académisme qui lui donne des allures de bel objet de musée et, hormis l'idée d'un théâtre désaffecté pour illustrer l'espace entre la vie et la mort, l'ensemble se présente comme une biographie plus anecdotique que fouillée. Peu connue du grand public, l'homosexualité de Porter devient dans le film un des éléments clés de la relation du compositeur avec son épouse Linda Lee. Ce sujet est d'ailleurs abordé avec franchise dans les dialogues mais illustré de manière timide, voire métaphorique. Il en va autrement des numéros musicaux, nombreux et enlevants, qui donnent l'occasion à une foule d'interprètes connus (Elvis Costello, Alanis Morissette, Diana Krall, Lara Fabian) de revisiter le répertoire de Cole Porter. À côté d'eux, la voix de Kevin Kline apparaît hésitante mais le véritable Porter en aurait sûrement envié le timbre. Acteur fabuleux dont la carrière au cinéma s'avère rarement en adéquation avec son talent, Kline trouve ici un personnage digne de sa manière sensible et raffinée, bien secondé par une élégante Ashley Judd.
Texte : André Lavoie