Can. 2004. Comédie de moeurs de Dany Laferrière avec Michel Mpambara, Maka Kotto, Sonia Vachon. Un Haïtien dans la trentaine débarque à Montréal avec la ferme intention de conquérir l'Amérique et le coeur d'une femme blonde qu'il a vue sur une affiche. Récit doux-amer sur les désillusions des immigrants, desservi par des personnages stéréotypés. Quelques dialogues savoureux. Réalisation statique. Interprétation honnête.
Un Haïtien dans la trentaine débarque à Montréal avec la ferme intention de conquérir l'Amérique et le coeur d'une femme blonde qu'il a vue sur une affiche. Récit doux-amer sur les désillusions des immigrants, desservi par des personnages stéréotypés. Quelques dialogues savoureux. Réalisation statique. Interprétation honnête.
Dany Laferrière aborde dans son premier film en tant que réalisateur un sujet qu'il connaît bien: la situation des immigrants reçus en provenance d'Haïti, son pays natal. Il offre d'ailleurs un portrait assez juste, quoique superficiel, des conditions de vie de certains de ses compatriotes vivant au Québec, tout en parsemant son propos de réflexions douces-amères sur les désillusions de ces gens qui arrivent avec des rêves pleins la tête. Malheureusement, son projet est desservi par le caractère stéréotypé des personnages et une réalisation statique qui met trop souvent en scène des gens assis en train de parler (dans un taxi, à table, sur un divan, dans un café, à la télé, à la radio). Malgré quelques répliques savoureuses, les dialogues sentent le récité et manquent de subtilité. Au lieu de tenter de trouver des équivalences visuelles, Laferrière a tendance à énoncer sèchement son discours dans le texte, trahissant ainsi son métier de romancier. De plus, il caricature à outrance les quelques personnages québécois, en particulier les deux soeurs supposément jumelles qui ravivent le spectre désolant des DEUX FEMMES EN OR de Claude Fournier. Les interprètes s'acquittent honnêtement de leur tâche mais sans nuances. Seul Maka Kotto parvient à exprimer la profonde tristesse qui se cache derrière une apparente jovialité.
Texte : André Caron