Fr. 2004. Drame psychologique de Olivier Assayas avec Maggie Cheung, Nick Nolte, Béatrice Dalle. La veuve d'un célèbre musicien de rock mort d'une surdose doit renoncer à la drogue si elle veut revoir son fils, élevé par ses beaux-parents. Scénario relatant de façon réaliste une courageuse remontée des enfers. Très juste description de milieu. Réalisation nerveuse mais empreinte d'une certaine froideur. Présence impériale de M. Cheung.
La veuve d'un célèbre musicien de rock mort d'une surdose doit renoncer à la drogue si elle veut revoir son fils, élevé par ses beaux-parents. Scénario relatant de façon réaliste une courageuse remontée des enfers. Très juste description de milieu. Réalisation nerveuse mais empreinte d'une certaine froideur. Présence impériale de M. Cheung.
Cinéaste au parcours assez éclectique, Olivier Assayas réunit deux éléments qui ont contribué au succès de deux de ses films: la scène rock (DÉSORDRE, 1986, son premier long métrage) et la présence impériale de son ex-compagne de vie, l'actrice Maggie Cheung (IRMA VEP, 1996). La force de CLEAN réside dans l'aspect rugueux de sa mise en scène: une caméra nerveuse suit le parcours géographique, relationnel et intérieur du personnage principal, tandis qu'une utilisation judicieuse de différents styles musicaux oblitère les envolées mélodramatiques propres à un tel sujet. Par contre, si l'emballage est admirable, le contenu ne s'avère pas toujours de haute tenue. On a un peu de difficulté à croire à la volte-face du beau-père (interprété avec retenue par Nick Nolte) envers la protagoniste, lorsqu'il oublie tous ses ressentiments envers la jeune femme qu'il tenait responsable de la mort de son fils. De plus, les dialogues mis dans la bouche de l'enfant ne sont assurément pas de son âge. Bref, malgré une certaine froideur, il restera néanmoins de cette oeuvre une très juste description de l'univers de la musique rock et de sa contrepartie la plus glauque, de même qu'un compte rendu réaliste d'une courageuse remontée des enfers.
Texte : Jean Beaulieu