L’AVIS DE MEDIAFILM

Le succès de la série télévisée «Un gars, une fille» a donné à Guy A. Lepage une notoriété appréciable. Avec la complicité de Sylvain Roy, le réalisateur de l'émission, l'humoriste effectue ses premiers pas au cinéma, à la fois devant et derrière la caméra. CAMPING SAUVAGE affiche les principales caractéristiques des comédies québécoises récentes: description caricaturale d'un milieu populaire, humour local, forte présence de vedettes du petit écran, etc. On y retrouve aussi l'ironie parfois féroce qui a fait la renommée du défunt groupe RBO, Lepage s'entourant d'ailleurs de ses anciens complices pour cette première réalisation. Le portrait de ce lieu qualifié d'idyllique par les uns et de kitsch par les autres ne manque pas de couleurs, ici plutôt criardes. Ce microcosme devient le prétexte idéal pour composer une galerie de personnages farfelus, du motard analphabète à l'homme d'affaires véreux en passant par le policier corrompu. Efficace et assurée, la réalisation se montre souvent inventive, variant les angles de prises de vues, s'amusant à teinter d'une touche sépia les scènes dans lesquelles apparaît un personnage plus âgé ou intercalant sans crier gare un passage en dessins animés. Face à une Sylvie Moreau en pleine possession de ses moyens, Guy A. Lepage livre une performance modeste dans un rôle volontairement effacé.

Texte : André Lavoie