Can. 2004. Drame de moeurs de Jerry Ciccoritti avec Emily Hampshire, Jacob Tierney. Une jeune prostituée toxicomane en manque voit surgir son frère, un ex-alcoolique qui s'engage avec elle dans un affrontement tortueux. Adaptation inégale d'une pièce de Tom Walmsley. Huis clos psychologique dynamisé par des touches stylisées dans le traitement. Dialogues se complaisant dans le sordide. Interprétation nerveuse.
Une jeune prostituée toxicomane en manque voit surgir son frère, un ex-alcoolique qui s'engage avec elle dans un affrontement tortueux. Adaptation inégale d'une pièce de Tom Walmsley. Huis clos psychologique dynamisé par des touches stylisées dans le traitement. Dialogues se complaisant dans le sordide. Interprétation nerveuse.
Partant d'une pièce à saveur autobiographique de Tom Walmsley (qui s'y inspire de sa soeur décédée), BLOOD de Jerry Ciccoritti semble en lutte constante contre les conventions du théâtre filmé. Le cinéaste aurait tourné le film en huit longues prises, pour n'en garder ensuite que les meilleurs moments. ll en résulte un huis clos dont la tension psychologique, mâtinée d'humour noir, est grandement redevable à l'interprétation nerveuse de Jacob Tierney et Emily Hampshire. En effet, ces derniers rendent avec crédibilité la dynamique trouble et ludique d'une relation qui semble ignorer tous les tabous. Cependant, si l'usage de certains procédés expérimentaux (des flashbacks abstraits, un usage fréquent de l'écran divisé) parvient à dynamiser quelque peu la mise en scène, ceux-ci contribuent peu à alimenter la tension de l'ensemble, faisant plutôt office de distractions visuelles. Par ailleurs, il y a fort à parier que les dialogues du film en agaceront plus d'un, leur complaisance dans le sordide les rendant assez peu touchants.
Texte : Jean-Philippe Gravel