L’AVIS DE MEDIAFILM

La sortie de ce film a été retardée de plusieurs mois et le montage initial, qui faisait presque trois heures, a été amputé de nombreuses scènes. Or, malgré ces ajustements, la présente version ne possède pas le souffle épique souhaité. THE ALAMO se veut une fresque historique, mais on peut difficilement prendre l'ensemble très au sérieux tant l'approche s'avère manichéenne. De fait, les Mexicains sont dépeints de façon schématique, voire caricaturale dans le cas du général Santa Anna. Par contre, les militaires américains dégagent autant de noblesse que de courage et le bien fondé de leurs actions est rarement mis en doute. D'un point de vue purement dramatique, l'évocation du long siège de l'Alamo s'étire en longueurs et en répétitions, le tout saupoudré de dialogues et de sermons patriotiques empesés. La mise en scène s'avère pourtant spectaculaire, notamment lors de la scène charnière où les Mexicains prennent d'assaut le fort. Mais pour habile qu'il soit sur le plan technique, le travail du réalisateur n'en demeure pas moins routinier et peu imaginatif. Des interprètes de valeur ont été réunis à l'écran, mais le jeu d'ensemble est quand même inégal.

Texte : Martin Girard