Can. 2004. Comédie dramatique de István Szabó avec Annette Bening, Jeremy Irons, Shaun Evans. En 1938, à Londres, une actrice de renom s'engage dans une liaison passionnée avec un jeune admirateur américain. Adaptation légère et agréable du roman "Theatre" de W. Somerset Maugham. Intrigue sans surprise. Réalisation luxueuse mais académique. Interprétation pétulante d'A. Bening.
En 1938, à Londres, une actrice de renom s'engage dans une liaison passionnée avec un jeune admirateur américain. Adaptation légère et agréable du roman "Theatre" de W. Somerset Maugham. Intrigue sans surprise. Réalisation luxueuse mais académique. Interprétation pétulante d'A. Bening.
Lorsqu'il a écrit son roman «Theatre» en 1937, W. Somerset Maugham avait déjà à son actif quelques pièces ayant obtenu du succès dans le West End de Londres. C'est donc à travers le regard d'un initié qu'on découvre dans cette histoire l'univers du théâtre londonien de cette époque. Or, dans l'adaptation qu'en a tirée le scénariste Ronald Harwood (THE PIANIST), l'intrigue repose davantage sur une étude de caractère que sur celle d'un milieu. En fait, comme son titre l'indique, le film est tout entier consacré au portrait de Julia, une actrice quadragénaire plongée en pleine crise existentielle en raison de sa peur de vieillir. La thématique du jeu demeure cependant au centre de l'action, puisque la protagoniste est présentée comme une femme qui confond constamment la scène et la vie. L'intrigue ne réserve pas beaucoup de surprises, mais elle s'avère distrayante et agréable. Tout y est traité sur un ton relativement léger, autant les éléments dramatiques qu'humoristiques, ce qui donne un film sans grande consistance, mais aussi sans lourdeur. Bien qu'elle soit plutôt académique, la mise en scène se distingue tout de même par son soin et son luxe. Le film repose en bonne partie sur les épaules d'Annette Bening, dont le jeu pétulant fait des merveilles, en particulier dans le dernier acte au cours duquel Julia met sa vengeance à exécution durant la première de sa nouvelle pièce.
Texte : Martin Girard