L’AVIS DE MEDIAFILM

André Forcier n'avait rien produit pour le grand écran depuis LA COMTESSE DE BÂTON ROUGE en 1997. Tandis qu'il se battait pour obtenir le financement des ÉTATS-UNIS D'ALBERT, dont la sortie est prévue pour 2005, Forcier a tourné en vidéo avec son propre argent ACAPULCO GOLD, qui confirme le goût du cinéaste pour les histoires insolites et surnaturelles. Cependant, hormis une réalisation plutôt satisfaisante, l'ensemble donne lieu à une pochade très bavarde, largement improvisée et rarement drôle, dans laquelle Forcier règle des comptes de façon peu subtile avec l'ex-patron de Téléfilm Canada Richard Stursberg, caricaturé ici sous les traits d'un producteur hystérique souffrant d'hémorroïdes et craignant d'attraper le SRAS. Par ailleurs, ACAPULCO GOLD repose sur un fait vécu, la rencontre en 1991 de l'acteur Michel Maillot et de sa femme Julie avec le soi-disant Elvis, relançant ainsi le vieux débat sur la mort du King. Et pour appuyer ses dires, Forcier insère dans son film un segment documentaire comportant des analyses d'experts à partir d'une photo autographiée du supposé Presley, une démonstration qui en laissera plus d'un perplexe. Maillot livre une prestation chargée et souvent agaçante, tandis que Mark Krasnoff ne fait pas montre de plus de mesure dans son jeu.

Texte : Louis-Paul Rioux