É.-U. 2004. Comédie de John Waters avec Tracey Ullman, Johnny Knoxville, Chris Isaak. Dans un quartier populaire de Baltimore, plusieurs individus ayant reçu un coup à la tête deviennent des obsédés sexuels. Charge satirique lourde et simpliste contre le puritanisme à l'américaine. Avalanche de gags sexuels se voulant choquants. Mise en scène débraillée aux effets répétitifs. Interprétation grotesque.
Dans un quartier populaire de Baltimore, plusieurs individus ayant reçu un coup à la tête deviennent des obsédés sexuels. Charge satirique lourde et simpliste contre le puritanisme à l'américaine. Avalanche de gags sexuels se voulant choquants. Mise en scène débraillée aux effets répétitifs. Interprétation grotesque.
Après avoir présenté des signes évidents d'assagissement dans ses films tournés au cours des années 1990 (CRY-BABY, SERIAL MOM, PECKER, etc.), John Waters revient ici à ses premières amours, c'est-à-dire la comédie outrageante, polissonne et peuplée de personnages complètement déjantés, destinée à choquer le spectateur. Or, sur le front du mauvais goût ou de l'humour virulent audacieux, on commence à en avoir vu d'autres. Et Waters a beau mettre les bouchées doubles en matière de gags à base de sexualité débridée, son film ne risque pas d'offenser beaucoup de monde. A DIRTY SHAME se veut une charge contre le puritanisme à l'américaine, ce qui n'est pas en soi un projet sans mérite. Mais comme l'ont prouvé Trey Parker et Matt Stone avec SOUTH PARK, la satire, aussi corrosive soit-elle, peut aussi être pleine d'esprit, d'intelligence et d'originalité. Des qualités totalement absentes du projet de Waters, qui repose uniquement sur des gags faciles, infantiles, lourds et simplistes. Une mise en scène débraillée aux effets répétitifs ne fait rien pour améliorer les choses. Et dans les circonstances, les interprètes ne peuvent faire autrement que de livrer des performances grotesques.
Texte : Martin Girard