Fr. 2003. Comédie sentimentale de Emmanuel Mouret avec Verouschka Knoge, Isabelle Pires, Julien Imbert. À Marseille, pendant les vacances d'été, une Russe délurée et sa nouvelle amie, une Parisienne coincée, recherchent le garçon idéal. Conte primesautier dont la légèreté masque une certaine gravité. Construction assez lâche. Mise en scène aérée. Jeu contrasté d'un charmant duo d'actrices.
À Marseille, pendant les vacances d'été, une Russe délurée et sa nouvelle amie, une Parisienne coincée, recherchent le garçon idéal. Conte primesautier dont la légèreté masque une certaine gravité. Construction assez lâche. Mise en scène aérée. Jeu contrasté d'un charmant duo d'actrices.
Un peu à la manière des contes estivaux d'Éric Rohmer (LA COLLECTIONNEUSE, PAULINE À LA PLAGE, LE RAYON VERT, CONTE D'ÉTÉ), Emmanuel Mouret se frotte à son tour au marivaudage entre jeunes gens. Si l'écriture de ses dialogues ne se mesure pas à la rigueur d'orfèvre dont fait preuve l'auteur du GENOU DE CLAIRE, le jeune cinéaste emprunte au maître son goût pour des personnages féminins qui adorent échafauder leurs propres scénarios en fonction d'enjeux sentimentaux, comme dans le fameux cycle «Comédies et proverbes». Il en résulte un conte primesautier à la légèreté fortement assumée et à la construction assez lâche, voire parfois improvisée. Toutefois, une certaine gravité se cache derrière toute cette simplicité: la difficile quête de l'âme soeur, la peur de la solitude, les disparités culturelles et les différences de personnalité. À une époque où sexe et sentiments se bousculent à la faveur de rencontres précipitées, parfois livrées au trou de serrure de la télé-réalité, ce film à la réalisation aérée et sans grande prétention s'impose joyeusement au spectateur comme un anachronisme rafraîchissant. Jouant la carte des contrastes, les deux jeunes actrices s'engagent dans un charmant duel.
Texte : Jean Beaulieu