L’AVIS DE MEDIAFILM

En tant que directeur photo, Andrzej Bartkowiak a prêté son talent à des oeuvres aussi diverses que THE VERDICT, TERMS OF ENDEARMENT, PRIZZI'S HONOR, SPEED, DEVIL'S ADVOCATE et LETHAL WEAPON 4. Mais depuis qu'il a décidé de se lancer dans la réalisation en 2000 avec ROMEO MUST DIE, Bartkowiak exploite un seul filon, sous la gouverne du producteur Joel Silver, le film d'action hypervitaminé où le récit n'est qu'un prétexte à une enfilade d'affrontements ultraviolents et de scènes de poursuites toutes plus extravagantes les unes que les autres. Avec CRADLE 2 THE GRAVE (quel titre abscons!), on se retrouve avec une intrigue peu cohérente, fertile en coïncidences forcées, qui se dénoue d'une manière frôlant le ridicule. Néanmoins, la réalisation musclée réserve plusieurs moments percutants, bien que la décision de monter en parallèle une scène de poursuite décoiffante et un spectaculaire combat d'arts martiaux apparaisse comme une idée contre-productive, qui engendre plus de confusion que d'excitation. Jet Li n'a rien perdu de ses dons de pugiliste, mais en tant que comédien, il a franchement peu à offrir. Son partenaire, le rappeur DMX, fait également montre d'un talent limité. Seuls les seconds rôles parviennent à tirer leur épingle du jeu, surtout Tom Arnold et Anthony Anderson, préposés au volet humour du film.

Texte : Louis-Paul Rioux