Fr. 2003. Thriller de Philippe Harel avec Mathilde Seigner, Jean-Jacques Vanier, Jean-Louis Loca. Une jeune commissaire de police croit être sur la piste d'un tueur en série qui séduit ses victimes puis les pousse au suicide. Intrigue complexe mais au rythme parfois hésitant. Touches psychologiques bien amenées. Réalisation soignée. Jeu solide de M. Seigner.
Une jeune commissaire de police croit être sur la piste d'un tueur en série qui séduit ses victimes puis les pousse au suicide. Intrigue complexe mais au rythme parfois hésitant. Touches psychologiques bien amenées. Réalisation soignée. Jeu solide de M. Seigner.
Davantage connu, et reconnu, pour ses films où la parole et la romance prédominent, LA FEMME DÉFENDUE par exemple, Philippe Harel s'aventure pour la première fois dans les eaux troubles du thriller, mais sans opérer une rupture profonde avec sa démarche habituelle. Le sang gicle rarement dans cette histoire de tueur en série car son arme, du moins on le suppose, est le verbe, la séduction, et ultimement la trahison. De plus, fasciné par les personnages féminins déterminés, Harel observe attentivement cette commissaire de police, incarnée avec force par Mathilde Seigner, dont la froideur professionnelle témoigne d'un grand vide affectif, clef de voûte de l'intrigue. Si le film semble épouser un schéma de base classique - le représentant de l'ordre chassant sans relâche une proie dangereuse -, le cinéaste y ajoute une dimension sentimentale et littéraire, où la bibliophilie, les journaux intimes et le roman «Tristan et Iseut» prennent ici toute leur importance. Malgré un rythme hésitant, le réalisateur prenant bien des détours pour cerner la personnalité complexe de son héroïne, et une finale qui en laissera plusieurs pantois, TRISTAN renouvelle partiellement le film de tueur en série, Harel y ajoutant un réel supplément d'âme.
Texte : André Lavoie