É.-U. 2003. Drame de moeurs de Catherine Hardwicke avec Evan Rachel Wood, Nikki Reed, Holly Hunter. Dans une banlieue de Los Angeles, la vie d'une adolescente timide prend un virage malsain lorsqu'elle devient amie avec une élève délinquante. Portrait sans fard et percutant de la rébellion et des angoisses de la jeunesse contemporaine. Situations scabreuses illustrées avec pudeur. Caméra frénétique. Jeunes interprètes très convaincants.
Dans une banlieue de Los Angeles, la vie d'une adolescente timide prend un virage malsain lorsqu'elle devient amie avec une élève délinquante. Portrait sans fard et percutant de la rébellion et des angoisses de la jeunesse contemporaine. Situations scabreuses illustrées avec pudeur. Caméra frénétique. Jeunes interprètes très convaincants.
Le cinéma américain indépendant, notamment à la suite du massacre de Columbine, manifeste un nouveau souci d'approcher avec authenticité l'univers complexe de la jeunesse contemporaine. Aussi voit-on apparaître des films qui, à l'instar d'ELEPHANT de Gus Van Sant, prêtent une oreille attentive aux propos des adolescents. THIRTEEN s'inscrit parfaitement dans cette lignée, la jeune interprète d'Evie, Nikki Reed, étant en grande partie l'auteure du scénario. Ce qui nous donne accès à un portrait sans fard d'une adolescence qui, aux prises avec une situation familiale précaire, succombe corps et âme aux valeurs de surconsommation et d'hypersexualisation de la «girl culture», que le film saisit autant dans ses aspects grisants que dans l'impasse et les dangers qu'elle représente. Évitant les écueils d'un voyeurisme complaisant et d'un repli autarcique sur le monde des jeunes, la réalisatrice évoque avec pudeur certaines situations scabreuses. En outre, elle tire de ses interprètes des performances extrêmement justes, en dépit du schématisme de certains personnages. Par contre, l'agitation souvent frénétique et ostentatoire de la caméra portée à l'épaule interfère quelquefois avec l'action du film, rendant certains passages relativement ardus à regarder.
Texte : Jean-Philippe Gravel