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Tiresia

Fr. 2003. Drame de moeurs de Bertrand Bonello avec Laurent Lucas, Clara Choveaux, Thiago Telès. Une transsexuelle recueillie par une adolescente muette hérite du don de voyance après qu'un exalté qui l'avait séquestrée lui eut crevé les yeux. Relecture ambiguë et moderne d'un mythe grec. Traitement mi-poétique, mi-réaliste. Grande beauté formelle. Réalisation épurée. Interprétation volontairement figée. (sortie en salle: 6 novembre 2008)

16 ans +
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Tiresia (Tiresia)

16 ans + 16 ans +

Fr. 2003. Drame de moeurs de Bertrand Bonello avec Laurent Lucas, Clara Choveaux, Thiago Telès.

Une transsexuelle recueillie par une adolescente muette hérite du don de voyance après qu'un exalté qui l'avait séquestrée lui eut crevé les yeux. Relecture ambiguë et moderne d'un mythe grec. Traitement mi-poétique, mi-réaliste. Grande beauté formelle. Réalisation épurée. Interprétation volontairement figée. (sortie en salle: 6 novembre 2008)

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Vivant en semi-clandestinité à Paris avec son frère, la transsexuelle brésilienne Tiresia se prostitue au bois de Boulogne. Un soir, elle suit Terranova, un esthète solitaire et taciturne qui, subjugué par la grande beauté de l'androgyne, la séquestre chez lui, seulement pour le plaisir de la contempler. Mais privée de ses hormones, Tiresia redevient graduellement un homme, ce que Terranova ne peut supporter. Dans un geste fou et désespéré, il lui crève les yeux et l'abandonne sur une route déserte après l'avoir sauvagement battu. Recueilli par la muette Anna, qui l'abrite et le soigne chez son père, Tiresia mène désormais la vie d'un homme reclus mais recherché. Car sa cécité nouvelle lui a conféré des dons de voyance, ce qui trouble le prêtre de la paroisse, le père François.

L’AVIS DE MEDIAFILM

Après QUELQUE CHOSE D'ORGANIQUE (1998) et LE PORNOGRAPHE (2001), Bertrand Bonello s'impose avec ce troisième film comme une figure avec laquelle le cinéma français devra compter. Tournant certaines scènes de façon instinctive et d'autres avec une rigueur implacable, le cinéaste s'autorise quelques emprunts, notamment à Bresson, Pialat et Téchiné, mais se forge néanmoins un style bien à lui. En réactualisant le mythe grec de Tirésias, Bonello en propose une lecture ambiguë sur le thème de la dualité, tant au plan thématique (un être mi-homme, mi-femme, un aveugle qui possède le don de voyance) que formel (film scindé en deux parties distinctes, l'une sombre et l'autre lumineuse, un comédien jouant deux rôles versus un personnage campé par deux interprètes). Dans la même optique, il recourt à un traitement mi-poétique, mi-réaliste, en accord avec les diverses fractures du récit. Malgré la dureté ou la crudité du sujet, Bonello offre un traitement d'une grande beauté formelle, transcendé par une réalisation épurée et une interprétation volontairement figée des comédiens, qui s'éloignent des règles traditionnelles du jeu dramatique. Le spectateur devra toutefois tirer ses propres conclusions vis-à-vis cette fable mystique intemporelle.

Texte : Jean Beaulieu

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