Can. 2003. Drame social de Thom Fitzgerald avec Parker Posey, Olympia Dukakis, Don McKellar. Une procureure tente d'élucider les circonstances entourant le suicide d'un musicien sidéen qui aurait été aidé dans son projet par son entourage. Plaidoyer sincère en faveur de l'euthanasie, mais au sein d'un récit mélodramatique et non dénué de poncifs. Réalisation honnête. Interprètes de talent jouant avec conviction.
Une procureure tente d'élucider les circonstances entourant le suicide d'un musicien sidéen qui aurait été aidé dans son projet par son entourage. Plaidoyer sincère en faveur de l'euthanasie, mais au sein d'un récit mélodramatique et non dénué de poncifs. Réalisation honnête. Interprètes de talent jouant avec conviction.
Après THE HANGING GARDEN et BEEFCAKE, Thom Fitzgerald continue d'explorer les aspects plus sombres de la réalité homosexuelle. Avec THE EVENT, il tente d'actualiser un scénario écrit depuis quelques années sur les ravages du sida. Or, malgré les références aux événements du 11 septembre 2001 et une image numérique granuleuse donnant parfois à l'ensemble un aspect documentaire, le film camoufle mal sa vision quelque peu dépassée d'une maladie en constante et rapide mutation. Le récit repose sur une succession de flash-back où sont évoquées les dernières années d'un homme déterminé à en finir avec les souffrances liées au sida. Par ailleurs, le cinéaste prend clairement position en faveur de l'euthanasie, éliminant ainsi tout mystère sur l'issue de l'enquête. S'inspirant à la fois des excès du mélodrame (notamment dans la description de la mère du protagoniste) et des poncifs des drames policiers, THE EVENT ne réussit jamais à transcender l'un et l'autre. À ce malaise s?ajoute le choix, pas très judicieux, de Parker Posey, une actrice remarquable forcée ici de contenir son énergie débordante pour incarner une figure d'autorité qui s'avère peu crédible. Elle est cependant entourée d'acteurs plus en accord avec le ton mélancolique du film, au premier chef l'excellente Olympia Dukakis, toujours d'une grande humanité.
Texte : André Lavoie