L’AVIS DE MEDIAFILM

Dans le très émouvant HAUT LES COEURS!, Solveig Anspach parlait d'une éprouvante expérience personnelle, le combat contre un cancer du sein lors d'une première grossesse. Or, dans STORMY WEATHER, son deuxième long métrage de fiction, elle aborde encore des univers qui la touchent de près. En effet, à l'instar de son héroïne, la réalisatrice connaît bien la psychologie clinique pour avoir étudié dans ce domaine, et tout comme le personnage de Loa, elle est née en Islande, précisément dans le village de Vestmannaeyjar. Toutefois, ce nouveau film se veut moins réaliste que le précédent, privilégiant un traitement impressionniste qui bénéficie de la beauté majestueuse mais parfois sévère des paysages islandais. Plutôt mince, le récit se fait souvent elliptique, rendant par moments nébuleuses les motivations des personnages. Ce qui n'exclut pas plusieurs passages fort subtils faits de non-dits très émouvants. De plus, la réalisatrice a su rendre avec une grande sensibilité le profond désarroi de la jeune psychiatre qui, très à l'aise et en contrôle dans son milieu hospitalier, perd soudainement pied dans un pays étranger dont elle ne connaît pas les codes. Celle-ci est incarnée de façon fort attachante par Élodie Bouchez, tandis que Didda Jonsdottir offre une performance intense et parfois déchirante dans un rôle quasi muet.

Texte : Louis-Paul Rioux