Can. 2003. Documentaire de Benoît Pilon . L'existence paisible d'un petit commerçant du Plateau Mont-Royal est bousculée lorsqu'il doit se résigner à vendre son épicerie et quitter ainsi l'endroit où il a toujours vécu. Description attentive d'un milieu de vie figé dans le temps en marge d'un quartier en pleine ébullition. Approche humaniste. Participants attachants et colorés.
L'existence paisible d'un petit commerçant du Plateau Mont-Royal est bousculée lorsqu'il doit se résigner à vendre son épicerie et quitter ainsi l'endroit où il a toujours vécu. Description attentive d'un milieu de vie figé dans le temps en marge d'un quartier en pleine ébullition. Approche humaniste. Participants attachants et colorés.
Le cinéaste Benoît Pilon poursuit son exploration d'univers fragilisés par la modernité, scrutant des êtres dont l'apparente banalité confine à la marginalité, bien accrochés à des traditions qu'ils essaient de perpétuer. Après ROSAIRE ET LA PETITE-NATION, ROGER TOUPIN, ÉPICIER VARIÉTÉ témoigne à nouveau de la vie et des convictions profondes, tout particulièrement religieuses, de gens simples réfugiés dans un îlot de résistance passive au coeur d'un quartier de Montréal en pleine ébullition. Avec la même sensibilité, Pilon réussit à cerner le petit monde de Roger Toupin, dont les limites semblent s'arrêter au seuil de son épicerie. Bien plus qu'un travail d'observation d'un commerce animé par un bel esprit de camaraderie, et non par une logique marchande, le documentaire est patiemment construit comme la chronique d'une fermeture annoncée. Tissant avec Roger Toupin de véritables liens de confiance, le cinéaste a pu ainsi en dévoiler toutes les facettes: célibataire cultivant le souvenir de son seul amour, fils dévoué pour une mère enfermée dans son propre univers mental, homme respectueux des opinions parfois tranchantes de ses camarades, etc. Il en résulte un magnifique portrait empreint d'humanisme, où se greffent plusieurs personnages colorés et attachants.
Texte : André Lavoie