L’AVIS DE MEDIAFILM

Cette production canadienne n'a rien à envier aux pires réalisations américaines destinées au public adolescent. Elle comporte les mêmes ingrédients surannés qui agrémentent le sous-genre des films d'horreur se déroulant sur un campus, où des étudiants niais et sexuellement actifs se font décimer par une menace quelconque (tueur, fantôme, démon ou, comme c'est le cas ici, extraterrestre). Le récit aberrant qu'ont imaginé les deux scénaristes fait fi de toute logique dans sa description du comportement et des réactions des personnages, qui ne possèdent de toute façon aucune consistance psychologique. La réalisation conventionnelle ne parvient à soutenir aucune tension et repose sur des effets éculés plutôt risibles. Mais le plus grave, ce sont ces chansons mièvres à souhait entendues tout au long du film qui, par leur présence incongrue, viennent gommer toute possibilité de suspense. C'est surtout dans la deuxième partie que le réalisateur perd le contrôle en commettant de fréquentes et abruptes ruptures de ton qui désarçonnent le spectateur. Piégés dans des rôles stéréotypés, les interprètes demeurent de glace.

Texte : André Caron