L’AVIS DE MEDIAFILM

Dans A PROBLEM WITH FEAR, Gary Burns décrit encore, après WAYDOWNTOWN, l?atmosphère étouffante de ces enclaves protégées de la vie moderne que sont les espaces à bureaux et les centres commerciaux. Avec le ton ironique et l'humour décalé qui le caractérisent, Burns dépeint une galerie de personnages paralysés par la peur, comme si le matraquage publicitaire auquel ils sont soumis ne faisait qu?accentuer leur immobilisme affligeant. À l?heure de la psychose terroriste et des épidémies en tous genres, le cinéaste dénonce les stratégies des grandes compagnies vantant des moyens de protection illusoires et d'une efficacité souvent douteuse. Au croisement de la science-fiction, de l?étude de moeurs et de la comédie, A PROBLEM WITH FEAR n?embrasse complètement aucun de ces genres, indécision accentuée par un récit au rythme hésitant, peuplé de personnages secondaires représentant autant de visions caricaturales de la solitude amoureuse, du conformisme vestimentaire, etc. Sans doute à cause de sa succession de décors anonymes, la réalisation apparaît des plus ternes, trop soumise à d'abondants dialogues n?ayant guère plus de mordant. Paulo Costanzo et Emily Hampshire forment toutefois un curieux tandem amoureux dont l?étrangeté cadre très bien avec le climat d?absurdité souhaité par Burns.

Texte : André Lavoie