Fr. 2003. Comédie fantaisiste de Patrick Alessandrin avec Thierry Lhermitte, Ophélie Winter, Leonor Watling. Mort dans un accident, un architecte raté se réincarne dans le bébé d'un riche entrepreneur qu'il tient responsable de tous ses malheurs. Scénario dispersé au ton revanchard, réservant un mélange indigeste d'humour noir laborieux et de scatologie facile. Gags répétitifs. Personnages antipathiques. Finale incohérente. Réalisation vivante et parfois inventive. Direction d'acteurs laissant à d
Mort dans un accident, un architecte raté se réincarne dans le bébé d'un riche entrepreneur qu'il tient responsable de tous ses malheurs. Scénario dispersé au ton revanchard, réservant un mélange indigeste d'humour noir laborieux et de scatologie facile. Gags répétitifs. Personnages antipathiques. Finale incohérente. Réalisation vivante et parfois inventive. Direction d'acteurs laissant à d
15 AOÛT, le précédent film de Patrick Alessandrin, abordait de façon plutôt attachante les relations parfois compliquées que les pères développent avec leurs enfants. Dans MAUVAIS ESPRIT, Alessandrin reprend le même thème, cette fois sous la forme d'une fantaisie à mi-chemin entre les histoires de réincarnation et les comédies où les bébés réfléchissent tout haut, à la manière de LOOK WHO'S TALKING. Adoptant un ton revanchard, le scénario de Laurent Chouchan (TANGUY) joue autant sur l'humour noir que sur les situations outrancières. Hélas, le résultat est laborieux, dispersé et surtout, jamais drôle. Peuplé de personnages antipathiques, le récit se vautre dans une agressive vulgarité et une lassante bêtise; des gags scatologiques usés sont répétés à l'envi, tandis que les scènes de sexualité censément salaces sont plus embarrassantes que provocantes. En outre, la finale fait fi de toute cohérence. La direction d'acteurs laisse à désirer, si bien que certains dialogues sont inaudibles, particulièrement ceux de l'actrice espagnole Leonor Watling, la découverte du PARLE AVEC ELLE d'Almodovar, qui méritait mieux que cette médiocre production. Seule consolation, la réalisation est assez vivante et même parfois inventive dans sa façon de filmer du point de vue de l'infernal bébé.
Texte : Louis-Paul Rioux