Fr. 2003. Comédie de Catherine Corsini avec Émilie Dequenne, Jane Birkin, Jérémie Elkaïm. Une mangeuse d'hommes donne des leçons de séduction à sa petite-fille, une jeune femme naïve et trop romantique. Récit amoral adoptant un ton badin. Humour inégal. Réalisation aérée, mais au rythme hésitant. Interprétation assez réjouissante.
Une mangeuse d'hommes donne des leçons de séduction à sa petite-fille, une jeune femme naïve et trop romantique. Récit amoral adoptant un ton badin. Humour inégal. Réalisation aérée, mais au rythme hésitant. Interprétation assez réjouissante.
Tournant le dos aux prises de tête douloureuses de LA RÉPÉTITION, Catherine Corsini revient avec une oeuvre plus légère, dans la veine du réjouissant LA NOUVELLE ÈVE. Cependant, MARIÉES MAIS PAS TROP, malgré certains dialogues incisifs et quelques moments d'humour noir assez savoureux, n'est pas vraiment à la hauteur de la précédente comédie de la réalisatrice. Sans doute parce que les personnages apparaissent ici plus fabriqués; ainsi, la transformation de la jeune femme gauche et naïve en redoutable séductrice s'effectue de façon beaucoup trop subite (si on excepte une petite rechute romantique dans une des scènes les plus drôles du film), au même titre que celle vécue par l'expérimentée veuve noire lorsqu'elle découvre l'amour pour la première fois. Si bien qu'après un début prometteur, MARIÉES MAIS PAS TROP se retrouve en panne de situations fortes, les gags devenant alors très inégaux et le rythme plus hésitant. Pourtant, le ton badin de ce récit amoral ne manque pas de charme, grâce à une réalisation souple et aérée. Jane Birkin et Émilie Dequenne livrent de réjouissantes prestations, tandis que Clovis Cornillac est souvent hilarant en mari bonasse. Par contre, Pierre Richard cabotine sans grand génie dans un rôle qui aurait gagné à être mieux défini.
Texte : Louis-Paul Rioux