L’AVIS DE MEDIAFILM

Ron Howard se plaît à explorer tous les genres et chacun de ses films semble en totale rupture, du moins sur le plan esthétique, avec le précédent. Ainsi, après THE GRINCH et A BEAUTIFUL MIND, il aborde cette fois le western, un genre qu'il avait effleuré dans FAR AND AWAY en 1992. Toutefois, THE MISSING est une oeuvre marquée de préoccupations plus en phase avec la réalité contemporaine. Bien que respectant les conventions du genre, Howard ne ménage aucun effort pour célébrer le courage et l'ingéniosité de son héroïne, brillamment interprétée par Cate Blanchett, la transformant en une sorte d'icône féministe plongée dans un environnement naturel hostile et un contexte social teinté de machisme. Même si le personnage incarné avec force par Tommy Lee Jones apparaît d'abord comme l'élément perturbateur du récit, sa sagesse en vient à s'imposer, transformant peu à peu sa poursuite des kidnappeurs en une quête de rédemption personnelle. Le cinéaste pose sur la culture amérindienne un regard nuancé et empreint de respect. Toutefois, les éléments surnaturels du récit ne s'intègrent pas toujours bien au caractère réaliste et historique du film. Malgré quelques longueurs dans sa dernière partie. THE MISSING est soutenu par une mise en scène somptueuse et des images d'une grande beauté.

Texte : André Lavoie