Fr. 2003. Comédie dramatique de Bertrand Blier avec Michel Bouquet, Philippe Noiret, Farida Rahouadj. Un riche sexagénaire de gauche et un pauvre septuagénaire de droite en viennent à partager leur jeune femme de ménage algérienne. Adaptation décevante d'une pièce du réalisateur. Propos politique simpliste aux relents racistes. Quelques passages émouvants. Dialogue abondant et pas aussi percutant que souhaité. Réalisation aérée et parfois inventive. Interprétation assurée.
Un riche sexagénaire de gauche et un pauvre septuagénaire de droite en viennent à partager leur jeune femme de ménage algérienne. Adaptation décevante d'une pièce du réalisateur. Propos politique simpliste aux relents racistes. Quelques passages émouvants. Dialogue abondant et pas aussi percutant que souhaité. Réalisation aérée et parfois inventive. Interprétation assurée.
Force est de constater que le mélange de provocation, d'absurde et de tendresse mis au point par Bertrand Blier dans les années 1970 et 80 ne fait plus recette de nos jours. À l'instar des VALSEUSES et de PRÉPAREZ VOS MOUCHOIRS, LES CÔTELETTES met en scène deux hommes à la langue bien pendue qui se partagent une femme passive. À la différence que cette fois, les jeunes lascars sont remplacés par deux vieux bonshommes, suivant en cela l'évolution personnelle de Blier. Hélas, l'incessant bavardage des protagonistes réserve trop peu de répliques percutantes ou vraiment jouissives. En revanche, la mise en scène aérée et parfois inventive réussit par moments à faire oublier l'origine théâtrale du projet. S'aventurant pour la première fois sur le terrain glissant de la politique, Blier y va de considérations aussi simplistes que vaseuses, tandis que ses réflexions sur l'immigration, apparemment pleines de compassion, ont néanmoins des relents de racisme. Quant à la scène finale, certains la trouveront émouvante, d'autres carrément gênante. Quoi qu'il en soit, les très en verve Michel Bouquet et Philippe Noiret reprennent avec aisance les rôles qu'ils ont créés sur les planches.
Texte : Louis-Paul Rioux