É.-U. 2003. Drame de Billy Ray avec Hayden Christensen, Peter Sarsgaard, Hank Azaria. Un jeune journaliste travaillant pour un prestigieux magazine est soupçonné d'avoir fabriqué de toutes pièces les éléments d'un reportage. Scénario intelligent et nuancé, inspiré de l'histoire vraie du journaliste Stephen Glass. Mélange habile d'étude de milieu, de suspense et d'ironie. Réalisation sobre et minutieuse. Interprétation convaincante.
Un jeune journaliste travaillant pour un prestigieux magazine est soupçonné d'avoir fabriqué de toutes pièces les éléments d'un reportage. Scénario intelligent et nuancé, inspiré de l'histoire vraie du journaliste Stephen Glass. Mélange habile d'étude de milieu, de suspense et d'ironie. Réalisation sobre et minutieuse. Interprétation convaincante.
À l'issue de l'enquête menée par les journalistes de "Forbes Digital Tool" et par le rédacteur en chef de "The New Republic", il sera révélé que "Hack Heaven" a été effectivement fabriqué de toutes pièces, à l'instar de dizaines d'autres articles écrits par Stephen Glass. Cette histoire vraie est racontée fort habilement, et avec beaucoup de minutie, à travers deux points de vue concurrents: celui de Glass, qui semble vivre dans un mensonge perpétuel, et celui des journalistes qui lèvent tranquillement le voile sur la gigantesque tromperie dont le héros s'est rendu coupable. Il en résulte un portrait nuancé et souvent fascinant du travail de journalisme où sont confrontées astucieusement deux approches du métier, l'une fondée sur la rigueur et l'éthique, l'autre sur la recherche du punch et du divertissement. L'intrigue, qui génère un bon suspense et de nombreuses touches d'humour et d'ironie, donne lieu à une étude de milieu intelligente et subtile, où les éléments d'analyse sociologique et psychologique sont souvent suggérés plutôt que soulignés au crayon gras. Ce style sobre et rigoureux apparaît également dans la mise en scène et le montage, efficaces et précis. Le jeu très convaincant des interprètes vient compléter cette jolie réussite.
Texte : Martin Girard