É.-U. 2003. Thriller de Alan Parker avec Kevin Spacey, Kate Winslet, Laura Linney. Une journaliste s'efforce en 24 heures d'innocenter un condamné à mort dont elle a recueilli le témoignage. Suspense controuvé se voulant une dénonciation de la peine capitale. Psychologie artificielle des personnages. Traitement musclé et tonitruant. Interprètes de talent.
Une journaliste s'efforce en 24 heures d'innocenter un condamné à mort dont elle a recueilli le témoignage. Suspense controuvé se voulant une dénonciation de la peine capitale. Psychologie artificielle des personnages. Traitement musclé et tonitruant. Interprètes de talent.
Chaussant comme toujours de très gros sabots, le réalisateur Alan Parker (PINK FLOYD THE WALL, MISSISSIPPI BURNING, ANGELA'S ASHES) signe avec ce thriller une dénonciation fervente de la peine capitale. Il ne fait aucun doute que le cinéaste soit bien intentionné sur le plan politique, mais sa démarche intempestive nuit à la crédibilité du projet. Le scénario se tient sur la corde raide entre le film à thèse et le suspense nourri de rebondissements. Dans les deux cas, le récit carbure aux effets faciles et manipulateurs. La nature controuvée de certains développements devient particulièrement flagrante une fois le dénouement connu, lorsque le spectateur est à même de constater en rétrospective la grosseur des ficelles de l'intrigue. Parker ne ménage aucun punch dans le traitement, multipliant les effets tonitruants, tant sur le plan sonore que visuel. La réalisation s'avère ainsi musclée et techniquement adroite, mais en manque chronique de subtilité et de finesse. Les interprètes fort talentueux réunis dans ce drame livrent des performances convaincues et solides, mais sans parvenir à faire oublier au spectateur le caractère fabriqué de leurs personnages, dont les réactions sont plus soumises aux conventions faciles du thriller qu'à une recherche de psychologie juste.
Texte : Martin Girard