É.-U. 2003. Science-fiction de John Woo avec Ben Affleck, Aaron Eckhart, Uma Thurman. Un ingénieur dont la mémoire a été artificiellement effacée dispose de 19 objets qu'il s'était postés avant l'opération pour découvrir pourquoi son employeur cherche à le tuer. Adaptation décevante d'une nouvelle de Philip K. Dick. Riche potentiel du sujet sacrifié au profit d'un thriller d'action routinier. Interprétation très ordinaire.
Un ingénieur dont la mémoire a été artificiellement effacée dispose de 19 objets qu'il s'était postés avant l'opération pour découvrir pourquoi son employeur cherche à le tuer. Adaptation décevante d'une nouvelle de Philip K. Dick. Riche potentiel du sujet sacrifié au profit d'un thriller d'action routinier. Interprétation très ordinaire.
L'oeuvre abondante de l'auteur de science-fiction Philip K. Dick représente une source quasi inépuisable de sujets dans laquelle Hollywood peut puiser. Mais il ne suffit pas de reprendre une des histoires du romancier, si astucieuse soit-elle, pour garantir la réussite d'un film. BLADE RUNNER, TOTAL RECALL et MINORITY REPORT sont de bonnes adaptations de cet auteur. PAYCHECK en est une ratée. On retrouve pourtant dans ce récit des idées ingénieuses au potentiel cinématographique évident. De plus, le point de départ du suspense, un véritable jeu d'indices, accroche immédiatement l'attention du spectateur. Sans parler de tous les éléments propres à l'univers visionnaire de Dick et à sa façon de jouer avec la perception du temps et de la réalité. Malheureusement, le scénariste et le réalisateur ne tardent pas à sacrifier le riche potentiel thématique de cette histoire pour privilégier un suspense banal, nourri de courses-poursuites, de bagarres et de fusillades routinières. En fait, à partir du moment où le film s'engage sur la voie d'un thriller d'action standard, il frôle souvent le ridicule en raison de l'invraisemblance criarde et du caractère controuvé des situations. Dans le rôle d'un ingénieur se transformant de façon improbable en super agent, Ben Affleck joue de façon peu nuancée et souvent fausse.
Texte : Martin Girard