L’AVIS DE MEDIAFILM

Après un parcours incertain dans les années 1990, l'acteur-réalisateur Kevin Costner retourne à ses premières amours, le western classique pérennisé par son DANCES WITH WOLVES, en adaptant un roman de Lauran Paine sur la fin de l'élevage itinérant dans le Far West. Ce faisant, il signe un western à l'ancienne qui fait table rase des ambiguïtés morales de certains classiques du genre (comme THE SEARCHERS ou UNFORGIVEN), pour retourner à un certain manichéisme où les «méchants» s'habillent en noir et arborent une mine perverse, tandis que les «bons», du stoïque duo central aux braves citoyens d'Harmonville, ont de bonnes têtes et le coeur sur la main. L'ensemble se laisse agréablement regarder, aidé en cela par des plans grandioses des plaines de l'Alberta (où a été tourné le film) et une fulgurante confrontation finale. Mais le film souffre aussi de quelques longueurs et de certains trous narratifs (par exemple, le troupeau de bétail, qui constitue un enjeu crucial dans la première moitié du film, semble complètement oublié dans la suite du récit). Malgré ces réserves, OPEN RANGE dégage un charme désuet qui emporte l'adhésion du spectateur. Au sein d'une solide distribution, Robert Duvall se distingue dans un rôle qui lui va à merveille.

Texte : Jean-Philippe Gravel