Can. 2003. Documentaire de Sylvie Groulx . Des personnes surmenées ou travaillant sous un stress constant s'interrogent sur le sens du temps et l'obsession de la performance. Réflexion intéressante sur les effets pervers de la compétition, de la consommation et des nouvelles technologies. Traitement poétique mais un peu superficiel. Témoignages redondants. Réalisation stylisée.
Des personnes surmenées ou travaillant sous un stress constant s'interrogent sur le sens du temps et l'obsession de la performance. Réflexion intéressante sur les effets pervers de la compétition, de la consommation et des nouvelles technologies. Traitement poétique mais un peu superficiel. Témoignages redondants. Réalisation stylisée.
Après une incursion du côté de la fiction (J'AIME, J'AIME PAS) et un documentaire sur l'état des cinémas nationaux face à la puissante industrie américaine (À L'OMBRE D'HOLLYWOOD), Sylvie Groulx revient à des préoccupations plus personnelles. Dans L'HOMME TROP PRESSÉ PREND SON THÉ À LA FOURCHETTE, elle explore avec un mélange d'humour et de gravité les mutations affectant l'Occident, tout en questionnant notre rapport au temps, qui semble s'accélérer avec le développement rapide des nouvelles technologies. Son propos s'appuie sur le témoignage de personnes, en majorité des femmes, prises entre les exigences du travail et les impératifs de la vie quotidienne. Ces confidences, parfois touchantes, sont entrecoupées d'une fiction où une femme au bord de l'épuisement remet en question cette course folle contre la montre. Cependant, même si le sujet s'avère fort pertinent, la démarche relève davantage du reportage que du documentaire. Malgré des images d'une grande beauté, un ton résolument poétique et une musique envoûtante, on revient trop souvent aux habituelles «têtes parlantes». Et de manière générale, le parti pris de la cinéaste d'écarter penseurs et spécialistes au profit de gens «ordinaires» l'empêche d'élargir son propos, qui demeure trop souvent superficiel et anecdotique.
Texte : André Lavoie