Can. 2003. Comédie dramatique de David Sutherland avec Hill Harper, Marlyne N. Afflack, Mark Taylor. Avide consommateur de films pornos, un aspirant photographe éprouve des difficultés érectiles en compagnie de sa nouvelle copine. Traitement amusant et léger d'un sujet inusité au potentiel scabreux. Mise en scène parsemée de touches inventives. Interprétation savoureuse.
Avide consommateur de films pornos, un aspirant photographe éprouve des difficultés érectiles en compagnie de sa nouvelle copine. Traitement amusant et léger d'un sujet inusité au potentiel scabreux. Mise en scène parsemée de touches inventives. Interprétation savoureuse.
Le premier long métrage de David Sutherland est surprenant à plus d'un titre. D'une part, il s'agit d'un des rares films canadiens mettant en scène une majorité d'acteurs de race noire, sans que ce choix soit dicté par des considérations politiques ou revendicatrices. D'autre part, l'auteur aborde un sujet à la fois peu banal, intime et sérieux, qui aurait pu prêter le flanc aux blagues les plus vulgaires. Or, Sutherland propose une vision amusante d'un problème dont il ne minimise pas les conséquences néfastes, tout en dénonçant subtilement les mirages de l'industrie du sexe qui faussent les rapports entre hommes et femmes ou confinent ceux-ci à la solitude de leur salon. LOVE, SEX AND EATING THE BONES n'a pourtant rien d'une thèse, s'avérant plus comique que polémique. De par son ton résolument sexy et sa réalisation assez inventive, l'ensemble pourrait se comparer à certaines comédies de Spike Lee, une impression renforcée par la présence de Hill Harper, qui a joué dans deux films du cinéaste afro-américain. Avec autant d'innocence que de charme, Harper incarne avec délice cet accro de la porno habité par d'étranges visions. Marlyne N. Afflack et lui forment un duo en parfaite adéquation avec l'esprit même du film: pétillant, coquin, et parfois imprévisible.
Texte : André Lavoie