It. 2003. Drame de Gabriele Salvatores avec Giuseppe Cristiano, Mattia Di Pierro, Aitana Sanchez-Gijon. À l'été de 1978, en Sicile, un gamin découvre dans un trou creusé dans la terre un enfant nu, couvert de plaies et enchaîné. Confrontation entre l'innocence de l'enfance et la turpitude morale de certains adultes. Contexte bucolique. Progression dramatique lente. Images d'une grande beauté. Jeu convaincant.
À l'été de 1978, en Sicile, un gamin découvre dans un trou creusé dans la terre un enfant nu, couvert de plaies et enchaîné. Confrontation entre l'innocence de l'enfance et la turpitude morale de certains adultes. Contexte bucolique. Progression dramatique lente. Images d'une grande beauté. Jeu convaincant.
Gabriele Salvatores, le réalisateur de SUD et MEDITERRANEO, a choisi de camper cette histoire dans une atmosphère bucolique d'une rare beauté. Le pittoresque de la campagne sicilienne, avec ses magnifiques champs de blés dorés qui ondulent sous la brise, semble offrir un cadre parfait pour que s'épanouisse dans toute son insouciance le bonheur d'un enfant. C'est donc sous le coup d'un contraste saisissant que progresse cette descente inéluctable dans l'enfer de la corruption des adultes. Le scénario s'avère en bout de ligne assez mince et la progression dramatique plutôt lente, ce qui donne lieu à une sorte de suspense champêtre au ton quasi contemplatif. Par son traitement et son sujet, le film vient donc s'inscrire dans la lignée d'une oeuvre comme THE NIGHT OF THE HUNTER, à laquelle Salvatores rend un hommage évident dans une scène où une fillette s'amuse à plonger sa poupée aux longs cheveux blonds dans une fontaine. Sans égaler le génie du film sublime de Charles Laughton, JE N'AI PAS PEUR réussit tout de même à évoquer de façon éloquente et parfois même poétique le parcours d'un gamin en voie de perdre son innocence. Fort bien dirigé, le petit Giuseppe Cristiano incarne ce personnage de façon nuancée et convaincante.
Texte : Martin Girard