L’AVIS DE MEDIAFILM

Pour un premier film, INTERMISSION ne manque ni d'aplomb, ni d'ambition. Le scénario repose sur une douzaine d'intrigues enchevêtrées qui racontent les hauts et les bas d'un nombre égal de personnages engagés dans divers projets d'ordre sentimental, professionnel ou criminel. Ces tranches de vie rocambolesques s'entrecroisent de façon souvent imprévisible au gré du hasard et de quelques coïncidences commodes. Certains développements apparaissent un peu trop forcés, notamment vers la fin lorsque plusieurs intrigues convergent, mais l'ensemble soutient l'intérêt de bout en bout. Il faut dire que, malgré leur grand nombre, les personnages sont tous très vivants et habilement typés, tandis que les dialogues ne manquent ni de saveur, ni d'authenticité. Ainsi, le film peut se permettre de cultiver un humour ironique mordant et une certaine extravagance narrative, sans risquer de trop compromettre le degré de réalisme souhaité. Captées en vidéo numérique, les images possèdent une rugosité qui s'harmonise bien avec le ton nerveux et un peu débraillé de la mise en scène, tandis que le montage s'avère particulièrement apte à tirer profit des surprises qui jalonnent le récit. La distribution réunit une brochette de comédiens irlandais, écossais et anglais, qui jouent avec vigueur et conviction.

Texte : Martin Girard