Fr. 2003. Drame de moeurs de Bernardo Bertolucci avec Michael Pitt, Eva Green, Louis Garrel. Au printemps 1968, à Paris, un étudiant américain forme un ménage à trois avec une jeune Française et son frère jumeau. Évocation nostalgique d'une époque troublée, par le biais d'un hommage senti à la cinéphilie. Oeuvre parfois audacieuse mais manquant de profondeur. Mise en scène recherchée. Jeunes interprètes aguerris.
Au printemps 1968, à Paris, un étudiant américain forme un ménage à trois avec une jeune Française et son frère jumeau. Évocation nostalgique d'une époque troublée, par le biais d'un hommage senti à la cinéphilie. Oeuvre parfois audacieuse mais manquant de profondeur. Mise en scène recherchée. Jeunes interprètes aguerris.
Puisant dans ses souvenirs de jeunesse ainsi que dans la matière d'un roman en partie autobiographique de l'écrivain Gilbert Adair (LOVE AND DEATH ON LONG ISLAND), Bernardo Bertolucci livre une évocation nostalgique d'une époque à la fois troublée et exaltante. Cependant, les événements de mai 68 ne constituent qu'une toile de fond, les auteurs se concentrant sur les expériences sexuelles et sentimentales de trois jeunes fous de cinéma confinés dans un vaste appartement parisien. De sorte que THE DREAMERS ressemble à un croisement entre un TRAVELLING AVANT pervers et un DERNIER TANGO À PARIS en moins désespéré, mâtiné des ENFANTS TERRIBLES de Cocteau. Rendant un hommage senti à la cinéphilie, Bertolucci intègre habilement au récit de nombreux extraits de films marquants, procurant au spectateur des moments tantôt amusants, tantôt touchants. En outre, ses choix musicaux (Janis Joplin, The Doors, Jimi Hendrix, etc.) s'avèrent fort judicieux. Fidèle à lui-même, le cinéaste italien offre des compositions visuelles recherchées, tout en conférant beaucoup de sensualité à ses images. Pourtant, l'ensemble manque de profondeur, ces libertinages ayant en définitive peu de conséquences réellement dramatiques. Les interprètes font montre de fraîcheur et d'audace, en particulier la nouvelle venue Eva Green, fille de l'actrice Marlène Jobert.
Texte : Louis-Paul Rioux