L’AVIS DE MEDIAFILM

Selon la logique hollywoodienne, si deux séries de films d'horreur ne fonctionnent plus séparément, il suffit de les jumeler pour les rendre à nouveau profitables. C'est ainsi que l'on se retrouve devant cette rencontre improbable entre Freddy Krueger, le monstre aux doigts de rasoir des NIGHTMARE ON ELM STREET, et l'indestructible Jason Voorhees, le tueur à la machette des FRIDAY THE 13TH. Il va sans dire que le scénario de cette concoction putride s'avère des plus artificiels et ne sert que de prétexte à provoquer l'affrontement entre les deux épouvantails. Le réalisateur hongkongais Ronny Yu, que l'on a connu plus inspiré dans ses films de kung-fu, sombre dans la routine et dans l'accumulation répétitive d'effets-chocs plus sanglants les uns que les autres. Si bien qu'à la fin, l'hémoglobine gicle de partout avec une telle force que cet arrosage écarlate devient franchement risible. Les morts violentes s'empilent avec la régularité d'un métronome à travers un montage saccadé, sans qu'aucun personnage n'engendre ni sympathie ni intérêt. Ces ados se comportent en ados et, même dos à dos, ces chers ados finissent en chair d'ados désossée. Les interprètes s'agitent du mieux qu'ils peuvent sans parvenir à donner corps à leur rôle, sauf Robert Englund qui est toujours aussi délectable en Freddy Krueger.

Texte : André Caron