Fr. 2003. Comédie de Pierre Jolivet avec Sandrine Kiberlain, Sylvie Testud, Vincent Lindon. Une jeune voleuse de chaussures se lie d'amitié avec une juge d'instruction un peu coincée qu'elle en vient à aider dans ses enquêtes. Récit désinvolte et rafraîchissant centré sur la relation complice entre les deux protagonistes. Dialogues allumés. Réalisation précise. Chimie palpable entre S. Kiberlain et S. Testud.
Une jeune voleuse de chaussures se lie d'amitié avec une juge d'instruction un peu coincée qu'elle en vient à aider dans ses enquêtes. Récit désinvolte et rafraîchissant centré sur la relation complice entre les deux protagonistes. Dialogues allumés. Réalisation précise. Chimie palpable entre S. Kiberlain et S. Testud.
Après l'échec non mérité de son rugueux drame médiéval LE FRÈRE DU GUERRIER, Pierre Jolivet renoue avec la veine comique qui avait assuré le succès de MA PETITE ENTREPRISE. Toutefois, soucieux de ne pas s'enfermer dans les formules, Jolivet et son fidèle coscénariste Simon Michaël se sont lancé le défi de centrer pour la première fois leur récit sur des personnages féminins, après maintes oeuvres décrivant surtout des univers d'hommes. Pari réussi, les auteurs étant parvenus à rendre totalement crédibles leurs protagonistes, tant en ce qui a trait à leurs comportements qu'à leurs façons de penser ou de s'exprimer. D'ailleurs, les dialogues s'avèrent particulièrement allumés et souvent spirituels. Le scénario désinvolte n'est qu'un prétexte pour illustrer, à travers diverses situations bien observées, la relation complice entre ces deux femmes qui, bien que provenant de milieux différents, se comprennent à demi-mot, comme si chacune avait trouvé en l'autre la soeur qui lui a toujours manqué. Très précise, la réalisation met en valeur le jeu des épatantes Sandrine Kiberlain et Sylvie Testud, dont la chimie est palpable à l'écran. Quant aux Lindon, Berléand et Zem, habituelles vedettes des films de Jolivet, c'est avec humilité et décontraction qu'ils campent des personnages secondaires amusants ou attendrissants.
Texte : Louis-Paul Rioux