Fr. 2003. Drame sentimental de Patrice Leconte avec Sandrine Bonnaire, Fabrice Luchini, Michel Duchaussoy. Une femme instable confie ses problèmes conjugaux à un conseiller fiscal austère qu'elle prend à tort pour son nouveau psychologue. Mélange intéressant de références psychanalytiques et d'éléments de suspense. Dialogues abondants. Mise en scène élégante et dépouillée. Interprétation impeccable.
Une femme instable confie ses problèmes conjugaux à un conseiller fiscal austère qu'elle prend à tort pour son nouveau psychologue. Mélange intéressant de références psychanalytiques et d'éléments de suspense. Dialogues abondants. Mise en scène élégante et dépouillée. Interprétation impeccable.
Cinéaste caméléon, passant avec aisance de la comédie au drame historique, Patrice Leconte revient périodiquement à un cinéma plus intimiste où le hasard réunit deux personnages que tout sépare a priori. Cette formule, sur laquelle reposaient notamment L'HOMME DU TRAIN et MONSIEUR HIRE, est à nouveau reprise dans CONFIDENCES TROP INTIMES, que Leconte qualifie de «thriller sentimental». Le film se présente à la fois comme un amusant traité de psychanalyse et un hommage, parfois appuyé, à Alfred Hitchcock. À partir d'une méprise aux limites du vraisemblable, le réalisateur réussit à insuffler beaucoup d'authenticité et de tension érotique à ce duo étrange, dont les véritables intentions, sous des dialogues abondants, semblent toujours reléguées au non-dit. Du coup, ce qui aurait pu se résumer à une joute verbale se transforme progressivement en suspense. Car si l'univers de Faber n'échappe pas à l'oeil de la caméra, le spectateur doit se résoudre à imaginer celui d'Anna, semant un doute sur la véracité de ses propos et l'étendue réelle de son malheur. À travers une mise en scène élégante et dépouillée, tout se concentre sur les visages des deux acteurs principaux, Fabrice Luchini apprenant enfin la retenue et l'intériorité et Sandrine Bonnaire faisant preuve comme toujours d'une grande sensibilité.
Texte : André Lavoie